L’aviation militaire
Avant le déclenchement du conflit, la tâche des avions militaires se limitait à l’observation, la reconnaissance et la liaison. Les avions de l’école participèrent aux manoeuvres de l’armée en 1911 et tentèrent d’établir des liaisons radio avec les postes au sol en 1913. Quelques essais de tir ont eu lieu à Brasschaat en 1912, avec une mitrailleuse expérimentale Lewis fixée sur un appareil de type Farman. La compagnie des aviateurs fut fondée en septembre 1913 par arrêté royal. Disposant au total de 16 avions opérationnels, elle se composait d’une école d’aviation et de quatreescadrilles : deux pour les positions fortifiées d’Anvers et deux pour celles de Namur et de Liège.
Les arrêtés de mobilisation pour la compagnie des aviateurs ont été publiés le 29 juillet 1914 au Journal Militaire Officiel. L’unité a ainsi reçu le renfort de huit pilotes civils. Malheureusement, après seulement cinq jours de combat, un tiers des aéronefs était déjà hors d’usage.
Au début de la guerre, les avions belges essuièrent plusieurs tirs de leurs propres troupes. Une cocarde aux couleurs nationales a donc été peinte sur chaque appareil. Après la chute d’Anvers, la compagnie d’aviateurs s’est repliée sur Calais en passant par Sint-Denijs-Westrem et Ostende. Outre la conduite des tirs d’artillerie, les avions belges exécutèrent leurs premiers bombardements aériens durant la Bataille de l’Yser.
Les missions de l’aviation militaire belge s’élargirent à partir de 1915. Les avions guidaient régulièrement le feu de l’artillerie, bombardaient les positions ennemies, établissaient la liaison avec l’infanterie et photographiaient le front. Ils faisaient également la chasse aux avions ennemis qui survolaient les positions alliées. Entretemps, la compagnie d’Aviateurs déménagea vers la Belgique encore libre et utilisa un aérodrome proche de La Panne ainsi qu’un terrain à Houtem. Le 20 mars 1915, la compagnie se vit réorganisée et rebaptisée Aviation Militaire. L’école d’aviation repris ses activités sur l’aérodrome d’Étampes, en France.
Les premiers combats aériens eurent lieu. Pierre Rigaux fut le premier pilote belge à perdre la vie en combat aérien. Fernand Jacquet et Harry Vindevoghel obtinrent quant à eux la première victoire belge officielle contre un avion allemand.
Les escadrilles belges se spécialisèrent durant la guerre : quatre dans la reconnaissance, deux dans les combats aériens.
Sur ces entrefaites, une nouvelle compagnie d’hydravions pris part à la campagne d’Afrique.
Début 1918, l’aviation militaire fut à nouveau réorganisée en un groupe de trois escadrilles de chasseurs et un groupe de sept escadrilles de reconnaissance, dont une pour le Grand Quartier Général et une autre pour chacune des six divisions d’armée.